Mi-Carême

"A plusieurs reprises déjà, on a étudié des rites et cérémonies qui se situent le jour de la Mi-Carême et ses diverses représentations, sous la forme d¿une Vieille ou d¿un cheval efflanqué. Elle occupait une place importante dans l'Ile-de-France, où c'était la fête corporative des blanchisseurs, qui élisaient une reine, dont le cortège était précédé à Paris au XVIIIe siècle par les harengères, pour symboliser le jeûne. Cette fête, signalée aussi à Arceuil, où elle a subsisté jusqu¿en 1939 et où, sans doute, elle reprendra, se célébrait dans beaucoup de gros villages, tels que Clamart (Seine), Esbly (Seine-et-Marne), etc., sans caractères particuliers: musique en tête, chars décorés, arrêts devant des auberges ou cafés, et le soir bal corporatif. A Paris, en 1878 il y eut un char représentant saint Battoir; mais ce saint factice ne paraît pas avoir survécu traditionnellement, comme saint Pansard par exemple. D¿autres corporations étaient représentées dans le cortège parisien; toutes élisaient une reine, surtout les marchandes des Halles et celles des divers marchés de quartier; mais depuis cinquante au moins, ce caractère corporatif avait été noyé dans des arrangements spectaculaires qui tendaient à en faire une contre-partie à Paris du Carnaval de Nice. Il en est de même des cortèges de chars dans beaucoup de villes du Midi, qui se font plutôt à la Mi-Carême qu¿au Mardi-Gras. Ainsi, dans l¿Hérault, à Aniane et à Montbasin; souvent c¿est ce jour-là qu¿on sort le monstre processionnel, par exemple le Boeuf de toile à Mèze".